« Ça fait déjà 2 heures qu’on fait des devoirs ! » Si cette phrase résonne chez vous, c’est que vous touchez au cœur d’un problème majeur. La durée des devoirs n’est pas qu’une question de quantité de travail, c’est une question de respect du développement de votre enfant. Une période de devoirs efficace, ce n’est pas celle qui est la plus longue… c’est celle où l’enfant reste concentré et motivé. Au-delà d’une certaine durée, la fatigue s’installe, l’efficacité chute et les conflits augmentent.
La règle magique de la concentration
Connaissez-vous la capacité de concentration naturelle de votre enfant ? Elle suit, en général, cette règle toute simple : 4 fois son âge en minutes.
Concrètement, cela donne :
- 6 ans : environ 24 minutes
- 8 ans : environ 32 minutes
- 10 ans : environ 40 minutes
- 12 ans : environ 48 minutes
Cette formule n’est pas arbitraire. Elle correspond au développement neurologique normal du cerveau de l’enfant. Respecter cette limite, c’est travailler avec la nature, pas contre elle !
La durée recommandée par cycle (excluant le temps de lecture personnelle) :
- Premier cycle (1re et 2e année) : environ 30 minutes
- Deuxième cycle (3e et 4e année) : environ 45 minutes
- Troisième cycle (5e et 6e année) : environ 60 minutes
- Secondaire : Entre 60 et 120 minutes
S’adapter en fonction de la personnalité ou de la situation de votre enfant :
L’enfant rapide
- Vérifiez la qualité.
- Encouragez la relecture.
- Ne rajoutez pas de travail : respectez le temps économisé!
- Valorisez l’efficacité.
L’enfant plus lent
- Respectez son rythme en ne mettant pas de pression constante.
- Vérifiez qu’il ne rêvasse pas. Au besoin, faites-lui de gentils rappels à l’ordre.
- Célébrez la qualité de son travail.
- Ajustez si nécessaire : peut-être faut-il revoir la charge de travail?
L’enfant perfectionniste
- Fixez des limites de temps.
- Apprenez-lui le concept de « suffisant ».
- Utilisez un minuteur pour chaque exercice.
L’enfant avec TDAH
- Faites des séances plus courtes (15-20 minutes maximum).
- Proposez plus souvent des pauses où il peut bouger.
- Assurez-vous que l’environnement soit très structuré.
- Utilisez des outils visuels pour le temps.
L’enfant anxieux
- Commencez par de courtes durées pour créer des succès.
- Évitez la stratégie du chronomètre qui pourrait augmenter le stress.
- Faites beaucoup de renforcement positif.
- Soyez flexible selon son état émotionnel.
La règle des 20-30 minutes consécutives
Après 20-30 minutes d’attention soutenue, le cerveau de l’enfant a besoin d’un répit. C’est physiologique, et non de la paresse ! Forcer au-delà de cette limite, c’est comme demander à quelqu’un de courir un marathon sans s’arrêter pour boire.
L’importance des pauses
Une pause de 5 minutes permet de se détendre et de repartir plus énergisé. Idéalement, on prend la pause entre deux tâches plutôt qu’en plein milieu d’un exercice ou quand on sent que la concentration diminue. L’enfant peut en profiter pour boire de l’eau (hydratation du cerveau !), faire quelques étirements, aller aux toilettes, prendre une collation santé, regarder par la fenêtre (reposer les yeux), etc. Il faut absolument éviter les écrans (télé, tablette, téléphone), les jeux vidéo, les activités trop stimulantes et/ou qui durent plus que 5 minutes.
Les signes qu’il faut s’arrêter
Si votre enfant pleure ou se fâche excessivement, qu’il fait des erreurs qu’il ne ferait pas normalement, qu’il relit la même phrase 5 fois sans la comprendre, qu’il regarde dans le vide depuis plusieurs minutes ou même que vous commencez à vous impatienter, dites-vous que c’est le temps de prendre une pause ou de reprendre une autre journée.
Quand la période s’éternise : solutions pratiques pour gérer le temps
Le chronomètre : votre allié magique
Vous souvenez-vous de l’effet magique du « Je compte jusqu’à 3 ! » ? Le chronomètre fonctionne sur le même principe.
Le Time Timer : un incontournable
Sans le stress du « tic-tac », votre enfant ressentira un sentiment d’urgence positive, grâce à la visualisation du temps qui passe et du temps restant.
Que faire quand ça déborde ?
Si votre enfant n’a pas terminé dans les temps impartis…STOP ! Ne prolongez pas indéfiniment la période. Au lieu de cela, évaluez la situation. Est-ce de la lenteur, une difficulté d’apprentissage, de la résistance, un problème au niveau de la méthode de travail, une surcharge réelle de devoirs ou un besoin d’aide professionnelle. Il est parfois préférable de reprendre le lendemain, quand l’enfant a pu se reposer.
Si malgré tous vos efforts, les devoirs prennent systématiquement beaucoup plus de temps que prévu, communiquez avec l’enseignant(e), afin d’ajuster la charge de travail. N’hésitez pas à consulter un tuteur ou un orthopédagogue, au besoin.
En conclusion
Le « COMBIEN DE TEMPS » n’est pas qu’une question d’horloge, c’est une question de respect du développement et du bien-être de votre enfant. En respectant ses limites naturelles et en utilisant le temps efficacement, vous lui enseignez une compétence précieuse pour toute sa vie : la gestion du temps.
💡 Astuce : Reportez la satisfaction! Si l’enfant sait qu’il aura une permission ou une activité qu’il apprécie lorsqu’il aura terminé ses devoirs, vous obtiendrez sa collaboration beaucoup plus rapidement…à condition d’être conséquent(e) et de tenir cette promesse envers lui et envers vous!
📅 Prochain article : “Où ? Choisir le bon lieu pour les devoirs”. – Vous découvrirez comment un espace bien choisi peut transformer le sérieux que votre enfant accordera à ses études.